Quelques
notions
dont on parle beaucoup en aïkido
Ki
et Kokyu
Le Ki est un des concepts fondamentaux
de la pensée orientale (Qi en chinois, Prana en indien). Il a
largement influencé la philosophie raffinée que les
Asiatiques ont hérité de leur passé.
Les anciens pensaient que le Ki n’était autre que la vie et
qu’il représente l’énergie vitale et la force mentale.
Aujourd’hui encore, le langage commun a conservé de
nombreuses expressions qui témoignent de cet héritage.

Lorsqu’il est possible de faire
librement usage de tout le Ki qui est en soi, la puissance
développée est incroyable. La vie peut alors être vécue
intensément sans craindre pour sa vitalité.
Le ki peut être ressenti de plusieurs façons différentes :
certains maîtres le ressentent comme « un flux harmonieux d’énergie
émanant de leur corps et de leur esprit » ou « une étrange
force vitale dont ils ignorent la source, ou « la sensation d’une
adéquation parfaite entre la respiration et le mouvement ».
En réalité, le Ki est une forme d’énergie
vitale qui se concentre dans le Hara, qui correspond au centre
de gravité du corps. Lorsqu’on atteint un certain niveau de
pratique, on peut utiliser le Ki au lieu de se servir de la
contraction musculaire, qui d’ailleurs empêche la
circulation du Ki dans le corps. De cette manière, tous les
mouvements exécutés sembleront aisés et harmonieux, ils ne
nécessiteront aucun effort fatigant.
On retrouve d’ailleurs cette utilisation du ki dans les arts
martiaux chinois, tels que le Taijiquan, le Xing Yi quan, etc…
L’utilisation du Ki est évidente dans
les techniques de Kokyu nage : Ici par exemple, on voit le
Fondateur projeter son élève sans le toucher, grâce au ki.

Maai
et Deai
Maai
signifie espace ou distance. Cette notion représente la
distance tant au niveau spatial que temporel qui sépare deux
forces (attaquant, attaqué).
Ce concept, en aïkido comme dans tous les arts martiaux, doit
s’appliquer tant physiquement que mentalement.
Sur le plan physique, une bonne gestion de maai consiste à
être hors d’atteinte en permanence, tout en pouvant
soi-même atteindre l’adversaire, c’est le résultat
d’un bon placement (ci-dessous).

L’utilisation du maai se fait aussi sur le plan mental.
Quand
deux maîtres de sabre s’affrontent, ils ne commencent pas
par attaquer dans l’espoir d’obtenir un avantage car ils
n’offrent à l’adversaire aucune ouverture matérielle.
Ils attendent. Leurs corps se tiennent à distance pendant que
leurs esprits s’engagent dans une sorte de lutte. Chacun
doit rester complètement calme et ouvert. Dans ces cas-là,
les vibrations émanant de l’adversaire ne peuvent mentir,
c’est l’être véritable qui et mis à nu. Un maître
comprend ceci et il attend la plus petite ouverture, la
moindre faille dans la concentration de l’adversaire, qui se
manifestera par une infime modification de sa posture. C’est
à ce moment que l’on peut contrôler l’adversaire :
avant le contact entre les deux opposants, le vainqueur est
déjà déterminé. La découverte du monde du maai aiguise la
perception, l’intuition et la lucidité.
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